La nuit du Misothrope par Gabrielle Piquet – Atrabile

Chaque année, à la même date, dans ce faubourg anonyme d’une ville américaine, une personne disparaît. Sans laisser de trace, sans que nul ne sache comment, elle disparaît. Et comble de l’angoisse, cette personne ne manque à personne. Ce type de disparition mystérieuse semble ne toucher que des êtres falots, sans consistance, sans lien profond avec le reste de la communauté.

Et cette année encore, tout le monde en est sûr, l’un d’entre eux va disparaître. À l’approche de la date fatidique, tout le monde s’inquiète, tout le monde surveille tout le monde.
Loin, contre ce que tout laisse supposer, du récit fantastique, la nuit du misothrope est une fable sociale mélancolique, un questionnement sur la disparition dans notre société de ce qui devrait en faire le ciment, les rapports que nous entretenons les uns avec les autres.
Le dessin de Gabrielle Piquet est superbement maîtrisé et lorgne vers les grands dessinateurs du New-Yorker (Steig, Steinberg…) ou encore Eisner. Un sens de l’épure et de la stylisation qui donne une grande justesse au trait. Un seul mot : impressionnant !
Le grand coup de cœur graphique d’À fond d’bulles.

La nuit du Misothrope par Gabrielle Piquet – Atrabile – 17€